La plénitude.
La plénitude c’est le nom que je donne à la saison qui va du 15juin au 15Aout ; la bonne époque où quand nous étions jeunes, nous faisions les foins et les moissons.
Quoi de plus beau que cette image d’un clocher avec autour des prés bien tondus et des chevalets de gerbes et autres gerbières bien construites.
Le « galdrage » des » gabios « et des paillots associé à la » daille » , faisaient que c’était une époque de l’année où l’on consommait des calories.
La nature battait son plein en nos montagnes et le mètre de » Coucudos « qu’il fallait faucher au pré des « Tieres » faisait jouer les abdominaux et les pectoraux pour le tomber.
Alors pourquoi je vous dis cela ! parce que chaque année à cette époque les fils de paysan comme moi, ressentent ; même après avoir abandonné le métier depuis prés de cinquante ans une sorte de vigueur atavique ou congénitale qui les rend apte à faire un effort plus grand qu’aux autres époques de l’année .Ce qui est dû aussi , j’en conviens à la force cosmique et à l’amplitude des journées qui est très longue .
Le mois de juillet et Aôut à cette époque étaient des mois au cours desquels on effectuait tous les plus gros travaux, bien que la « patidouïre » durait toute l’année et certains paysans perdaient jusqu’à cinq ou six kg.
Je me souviens avec bonheur de mes quinze , seize et dix sept ans alors que mes trois frères étaient au régiment dont deux en Algérie pendant au moins un an ; d’avoir failli aimer le métier de paysan , Papa me laissant quelques initiatives .
A ce propos je voudrais dire , que le goût que l’on a pour la terre ou pour le métier de la terre , c’est quelque chose de très fort, très prenant et on peut devenir l’esclave d’un lopin de terre même pauvre par attachement à la terre bien sûr , mais aussi par attachement aux ancêtres qui l’ont travaillée avant vous
Personnellement je préfère le mot paysan à celui d’agriculteur il est nettement plus noble.
Voilà - j’ai même presque oublié l’époque où l’épidémie de brucellose avait obligé papa à se débarrasser de toutes ces bêtes, et l’étable désinfectée à la chaux était restée vide pendant quelques semaines.
La conclusion de tout cela c’est que nous ! fils de paysan ! nous avons eu l’avantage de vivre deux époques une, en vivant comme notre arrière Grand’ père qui devait être né aux alentours des années 1840 ; et une autre où nous avons assisté en direct à des progrès colossaux dans tous les domaines. Aussi personnellement je me prends pour un privilégié d’avoir
Connu ces deux époques.
ALLEZ SALUT LES FRERES ET MENAGEZ VOUS
ROGER P