Pardonnes moi l’ami si je ne sais me taire,
Et si naïvement j’essaie de te distraire !
Mais je ne peux jamais, quand vient le nouvel an,
Empêcher à ma muse de prendre son élan
Et de laisser partir ces mots un peu nomades,
Qui crachent leur venin ou passent leur pommade,
Dont certains regroupés en mode alexandrin,
Brandissent leur épée comme des malandrins.
Puisque dans ton esprit je fais une intrusion,
Je dois à cet effet, sautant sur l’occasion,
Te dire haut et fort combien il faut qu’on veille !
Au sort qu’est réservé à nos sœurs les abeilles,
Que l’on voit s’échouer le soir sur nos terrasses,
Les pattes repliées sous leur maigre carcasse
Et mourir lentement tuées par la chimie,
Qui envahit les fleurs les fruits et les semis.
Alors chers citoyens qui cultivaient la rose,
Arrêtez les produits ou bien baissez les doses,
Afin que dans ce monde bien trop artificiel ;
L’abeille laborieuse puisse faire son miel.
Une fois cela dit ; je range mon épée,
Sachant que c’est dans l’eau que je viens de frapper…
Et devant l’an nouveau qui va sortir de l’œuf,
Vous souhaite malgré tout bon miel deux mille neuf.
Roger