|
Un texte de Raymond Peytavin : Le penseur solitaire
06/07/2011 15:11
Le penseur solitaire : Avec le poids des ans, des inquiétudes moins matérielles rappellent au penseur solitaire que s’approche à grand pas le temps de sa mortelle destinée. A présent observateur et spectateur d’un monde qui lui échappe, c’est étonné et songeur qu’il découvre la diversité et l’abondance de la création. Penché sur ses souvenirs c’est avec regret qu’il revoie ce temps perdu à regarder sans voir parfois à souffrir sans comprendre il sait maintenant que l’insouciance est le cadeau que le ciel nous offre au temps de la jeunesse et ne faut il pas être aussi un peu inconscient pour réaliser nos rêves ? Conscient de l’importance de la vie et avant que prenne fin son voyage le penseur solitaire voudrait bien se trouver quelques bonnes raisons d’avoir vécu. Se rappelant quelques incidents de parcours il aimerait comprendre, notre bon ou mauvais sort est il le fruit du hasard ? Ce mécène inconnu qui préside à nos destinées est il ce Dieu bon et équitable que nos ancêtres nous ont enseigné, mais alors pourquoi tant d’injustices ? Ne sommes nous pas tous à égalité de droit les héritiers de ce fabuleux patrimoine que nous avons reçu en partage ? Ces questions sans réponses rendent encore plus pesant le silence assourdissant de ce mystérieux sponsor. Le penseur solitaire frustré et perplexe s’interroge, la discrétion de ce Dieu serait elle motivée par le peu de respect que nous accordons à sa création, et déçu de nos comportements nous aurait il laissé choir et livrés à nos errements ? Rien de tout cela lui répliquent des détracteurs, ce Dieu n’est qu’un mythe inventé de toute pièce par ceux que les mots liberté et démocratie effraient, leur but n’est autre que rétablir à leur avantage la justice divine et par la peur nous soumettre à leur autorité. D’autres encore lui affirment que les biens de ce monde appartiennent aux plus adroits et ne sont que des imposteurs ceux qui parlent d’amour et de partage. Décontenancé par de telles affirmations, le penseur solitaire saisi par le doute s’inquiète, se pourrait t-il que le monde livré à lui-même soit devenu absurde et incohérent ? Dans cet espace ou se mêlent injustice violence et amour, fatigué de discourir, le penseur solitaire centré sur lui-même écoute enfin la voix de sa raison. « Ne te laisse pas envahir par le doute et la peur, écoute le murmure de tes sentiments ce sont eux les meilleurs de tes guides ». Le penseur solitaire comprend que la marche du monde ne résulte que de nos bonnes ou mauvaises décisions. Méditatif il se souvient de cette vieille légende rapportée par nos ancêtres et qui lui fut autrefois enseignée. A l’aube de l’humanité un choix fut proposé à nos aïeux : Ignorants et soumis vivre sous la tutelle d’un Dieu protecteur, ou accéder à la connaissance et libres assumer les conséquences de leurs actes. Pourquoi incriminer le ciel pour sa non assistance, n’est ce pas la liberté que nos ancêtres ont choisi et la vie qui nous anime n’est elle pas toujours à notre disposition pour exécuter nos plans, même les plus sordides ? Le penseur solitaire n’a pas d’opinion sur la véracité de cette légende, mais si existe ce Dieu bon et généreux pouvait t’il trouver meilleure façon pour nous offrir le plus beau des cadeaux : la LIBERTE. N’est ce pas cet exemple que nous devrions perpétuer, pourquoi faut-il que soit toujours les peuples qui au prix de leur sang se libèrent des oppresseurs. Le penseur solitaire comprend que la liberté n’est pas un droit que l’on garde pour soi. Ce cadeau du ciel à notre tour de l’offrir, libérer les esclaves n’est ce pas la meilleure façon de donner du sens à notre existence. Raymond Peytavin
| |