Le dernier album
J’ai déchiré ma vie aux épines du temps.
En cueillant les étés j’ai perdu les printemps.
Je consomme à présent les doux fruits de l’automne,
Ne comptant même plus, car la nature donne.
Sur les haies des chemins où s’accroche mon cœur
Je dois souvent laisser des lambeaux de malheur.
Mais la route n’a pas que des airs de tristesse :
Par-dessus les buissons, comme un pont de liesse,
Des arcs en ciel de joies et mille autres plaisirs,
Font oublier les plaies, les coupures et bosses.
Le bonheur arrondit les maux qui nous cabossent.
Je prépare l’hiver et mes futurs loisirs
En remplissant à fond mon album-souvenir.
PIERRE P