Socrate et le hasard.
Quelle aubaine de te trouver sur mon chemin Socrate, j’espérais te rencontrer pour que tu me donnes ton avis sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur et te voilà, comme si le hasard avait lu dans mes pensées.
-Tu me parles du hasard comme si c’était lui qui avait provoqué notre rencontre me réponds Socrate la réalité est tout autre, sans un rendez vous manqué avec l’un de mes amis tu n’aurais pas pu me rencontrer ici. Moi qui ne crois pas au hasard je suis persuadé que c’est la Providence qui ma guidé vers toi, ne crois tu pas que la Providence a plus d’emprise sur les évènements de ton existence que le hasard ?
-Tu veux me dire Socrate que même le hasard n’arrive pas toujours par hasard et que notre rencontre n’est pas inopinée. J’espère me réponds Socrate que tu ne confies pas au hasard le soin de guider ta conduite, pourrais-tu devant un tribunal te défendre en accusant le hasard d’être la cause d’un comportement délictueux que tu n’aurais pu éviter ? Et n’est tu pas frustré d’attribuer au hasard le mérite de tes bonnes intentions. Il est vrai que le hasard lorsqu’il t’est favorable n’exige aucun remerciement et lorsque rien ne va tu peux le maudire sans qu’il en soit affecté.
-Si tu voulais me rencontrer, certainement as-tu quelque chose d’important à me demander cela prouve que tu fais confiance à mon discernement.
-Tes paroles me mettent à l’aise Socrate, mais connaissant ta réputation d’homme éclairé je n’osais pas t’aborder pour te demander ce que tu penses d’un sujet que je trouve à présent sans importance.
-Pourquoi dis tu sans importance me réponds Socrate comment peut tu savoir que ta demande serait pour moi sans importance, ce qui te paraît anodin peut être pour moi d’un grand profit. Demander conseil est toujours une bonne démarche, le conseilleur constate parfois qu’il ferait bien de s’appliquer à lui-même le conseil qu’il prodigue aux autres.
-Après ce que tu viens de me dire Socrate je n’ose rien te demander.
-Ce serait encore un grand dommage pour moi me réponds Socrate ma réputation d’homme sage je l’ai acquise en écoutant les interrogations des uns et des autres et c’est en cherchant avec eux que j’ai trouvé des réponses qui me sont également profitables ose donc me parler de ce qui te préoccupe ?
-Tu m’as déjà répondu Socrate je voulais seulement savoir ce que tu penses du hasard, mais ce que tu m’as enseigné sans que je te le demande est bien plus important pour moi, je sais à présent que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres et le savoir n’a de valeur que s’il est partagé.
-Hé bien me réponds Socrate ce que tu as appris est un cadeau que ta offert la Providence et pour que tu sois tout à fait satisfait j’ajoute que c’est avec la complicité du hasard.
Raymond